Inoxidable

La carapace qui s'est formée tout autour de moi est en acier, et ne veut plus rien laisser sortir  de mon coeur, ni de mon esprit ...
Créativité en berne, envies diverses et variées en congés sabbatique ... Tout est verrouillé à double tours.
Pourquoi, quand, comment ... J'ai un semblant d'explication, disons qu'à nouveau mes certitudes ont été bousculées par une épaule inattendue et que je me suis réveillée dans une rue inconnue d'une ville qui n'était pas sur la carte.
Chaque fois que mes doigts commencent à danser sur le clavier, une gigantesque vague asphyxiante vient paralyser mes pensées. Et alors que j'écris ces mots, je me bats ardemment contre une incontrôlable envie de stopper et tout effacer.
Les idées les plus négatives m'envahissent : tout ça n'intéresse que toi, et encore ... comment peux-tu étaler tes états d'âmes ainsi sur une toile sans frontière et sans barrière ? ...  à quel titre te crois-tu suffisamment éclairée pour manier les mots telle une écolière sortie du bac de Français ? ... As-tu seulement lu le centième du nombre d'oeuvres littéraires qu'il se doit d'être parcourues avant d'oser manier la prose... Et sans un correcteur orthographique et ton vieux pote Robert saurais-tu orthographier un mot à deux syllabes ? ... Que crois-tu, à part ta mère, personne ne parcourt tes lignes ... Et puis tu tournes toujours autour de la même chose, n'as-tu pas un semblant de créativité ou d'inspiration pour enfin aborder des sujets qui intéressent les autres ? ... Mais alors tout cela serait-il vain ? ... Pourquoi continuer ? ... Quel sens cela a-t-il ? ... Dans quel but ?

EH !!!!!
Mais tu vas cesser oui ??? Inconscient de malheur qui me manipule à son bon vouloir ! Je ne suis pas une marionnette, et je n'ai plus 17 ans, alors stoppe ce petit jeu tout de suite. A qui crois-tu t'adresser ? Il est finit le temps où tu pouvais comme tu le voulais m'emmener vers le fond me faisant perdre tout espoir en ma capacité à construire un quotidien, un avenir heureux ... Ordinaire, simple, mais heureux. Et puis que crois-tu ? Que je n'écoute que toi ? Tu plaisantes ... J'ai de jolis souvenirs, d'intenses moments, d'heureux échanges, et des gens que j'aime qui me rendent la vie plus facile. 
Peur, moi ? oui peut-être ... Qui n'est pas impressionné par demain et tous ses secrets ? Mais je ne te laisserai plus me pétrifier, me paralyser et m'empêcher de respirer les doux parfums de surprises et de douceurs flottants dans l'air de ma vie.

Oui j'aime écrire, j'ai inventé, dessiné mes premières histoires à l'âge de 9 ans si mes souvenirs sont exacts. J'ai imaginé de terribles scénarios où régnaient la colère, la joie, la jalousie, l'amour, le mensonge, la tristesse, et toujours, quoiqu'il arrive, une Happy End. 
(Et feuilletant les pages de Robert pour y chercher "inconscient", je tombe directement à son ouverture sur "incontinence" ... Il a vraiment de l'humour ce cher ami Hasard - ndlr)
Alors tu vois mon très cher inconscient, tu es fort, immensément puissant, tu guides la plupart de mes réactions émotionnelles (qui a dit "démesurées" ? J'ai entendu !!!) qui me coûtent toujours un peu plus chère à chaque manifestation ; tapie dans l'ombre de la ferveur des journées toujours plus mouvementées, tu crois gouverner ma vie. 
Mais quand le temps ralentie, que les heures se posent, et que le paysage s'aplanit, tu ne peux plus te cacher.  
Je t'ai repéré, tu l'as vu, tu cherches encore le moyen de me retenir, mais regarde-moi bien te tourner le dos et avancer, tranquillement, une main dans la poche, l'autre dansant lentement tel un mouvement de balancier le long de ma jambe, un léger sourire dessiné sur le coin droit de ma bouche ...

Demain est impressionnant ... Pas toi ... De toute façon, nous sommes Aujourd'hui !


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