Sur la route des vacances


Semaine de vacances pliée ... Veille d'une rentrée ... Faire un petit bilan de ces dernières semaines pendant lesquelles un petit château (en allumettes) d'idées, d'inspirations, d'envies s'est construit, et tout cela grâce à un vide. 

Pendant cette semaine de vacances de nombreuses occasions de faire fonctionner ma tête se sont présentées, mais aussi, des instants de lâcher-prise avec tous les risques que cela incombe. J'ai toujours autant de mal avec le lâcher-prise. Il résonne comme un écho violent, me revient comme un boomerang en plein visage. La perte de contrôle est une épreuve de haut vol pour moi, ainsi quand j'ai le sentiment de ne pas maitriser la situation, de ne pas décider de mon sort, les manifestations de résistance peuvent être à la fois physique comme psychologique, et sont assez ... bruyantes ? surprenantes ? fatigantes ? Bref, j'ai du mal à me laisser-faire, par la vie comme par les gens.
Une multitude de kilomètres m'ont aussi permis d'écouter mes petites phrases, ces brèves conclusions, la philosophie qui s'échappe de chaque épisode de vie. Et ces semaines écoulées m'ont plus que fourni en bazar de mots balancés en vrac, à accorder, articuler pour en construire une pensée cohérente et surtout lucide. N'écrivant pas assez régulièrement je ne pourrai pas reprendre tout ce qui m'est passé par l'esprit, mais je vais essayer de retracer le(s) chemin(s) que j'ai suivi au hasard de l'inspiration des jours.

L'année 2017 est surprenante. Alors que je n'en attendais rien de particulier, tout juste finir mon aménagement intérieur, et tenter de passer à travers les gouttes des soucis matériels, elle me fait vivre d'étonnants moments qui me bousculent dans une sérénité pas tout à fait acquise, ni complètement espérée. Et pourtant ses lots de sensations et de pensées m'aident à avancer, à me trouver. Il est vrai qu'il faut vivre les choses pour savoir si elles vous conviennent ou non. On découvre assez rarement ses propres limites et envies seul, au fond du canapé sous un plaid devant une série abrutissante, aussi agréable soit l'acte en lui-même. Et pourtant, lors de ces instants de plat encéphalographique, les conclusions les plus censées se forment, comme lors de ces longues heures en voiture, alors que seuls le bitume et les autres véhicules ne croisent mon regard, et que l'unique lecture qui m'est offerte se constitue de panneaux de signalisations, chaque évènement prend tout son sens. 
J'ai remarqué à plusieurs reprises que je fonctionnais par "déclic" (et pas celui de Manara dis-donc !), ils s'enclenchent souvent grâce à la formulation d'une pensée, comme pour se convaincre, finalement l'idée s'installe telle une pièce manquante dans un puzzle inachevé. Et c'est étonnant, cette facilité avec laquelle le cap est passé, la page tournée, comme il peut être rassurant de constater que son esprit est capable de se construire de façon cohérente juste en formulant, par des mots simples, les évidences d'une vie ordinaire.

Que de psychologie de comptoir dans ce post, mais je me suis beaucoup pris la tête ces derniers temps. Et on me l'a prise aussi ... On l'a emmené loin, trop loin ; il a fallut revenir, en un laps de temps très court, pour ne pas se perdre, retrouver son chemin. Si l'on m'avait dit que j'en trouverais un nouveau à mon retour à la réalité, je ne l'aurais évidemment pas cru. Si l'on m'avait expliqué que de la déception, et la tristesse s'inventeraient l'envie et l'inspiration, j'aurais surement eu un rire ironique voir sarcastique poussé même jusqu'au cynisme ! Pourtant ...
C'est ainsi qu'assez naturellement, les pensées laissent place aux souvenirs. Ce qui était présent, fort, voir douloureux devient un élément du passé, une pierre nécessaire à l'édifice de sa propre vie. Indispensable pour ne pas basculer dans le culte du regret, la religion du "et si, peut-être que". Ce qui est fait, est inéluctable, doit être digéré, accepté, puis dépassé.

Celle qui m'a aidé à entendre cela est ma meilleure ennemie, la solitude. La solitude est une traitresse, une vile allumeuse. Bien sure, elle n'est pas séduisante comme ça, avec ses airs de dealer de seconde zone, personne n'a vraiment envie de s'en approcher, préférant les repères bien bordés d'une vie partagée, répétant le modèle moral distillé dès notre plus jeune âge. Mais sincèrement, qui ne s'est jamais demandé ce qu'elle avait à offrir, cette habile Méduse, l'approcher juste pour lui demander ce qu'elle cache, en pensant qu'on ne se laisserait pas séduire par un programme si peu appétissant. La solitude a ce pouvoir de vous embarquer sur les pires sentiers de perditions, et de vous y laisser, sans assez de lumière pour s'en éloigner. Seule, on ressent plus fort, on voit plus loin, on entend plus distinctement, on agit plus librement, on pense plus intensément ... Tout du moins au début. Comme accroc au shoot d'une drogue dure qui vous leurre de ces qualités factices et éphémères. A la longue, on confond indépendance et refuge. La solitude devient nécessaire, une cabane cachée de tous, où personne ne peut vous trouver quand l'activité autour de vous devient trop virulente, effervescence. Et cette solitude finit par ne laisser la place qu'à une forme d'égoïsme, voire d'égocentrisme. Celle qui n'avait rien d'appétissante au début, arrive à vous dicter chacun de vos actes et décisions. 
A juste dose, elle est agréable et nécessaire ... Mais elle ne doit pas prendre les rennes, au risque de nous faire rater certains trains peut-être davantage inconfortables, mais plus riches, capables de vous emporter loin de ce quai connu et reconnu. 
Cette solitude a créé chez moi une incapacité à comprendre les couples. A comprendre la vie de couple. A comprendre les êtres qui ont besoin de la vie de couple. Qui ont peur de vivre sans elle. Et je sais bien que cette incompréhension n'est pas juste. Mais ce n'est pas moi, c'est elle, elle m'a emprisonné dans le confort du "je fais ce que je veux quand je veux". Pourtant c'est faux, tellement erronée comme idée. Ne tire-t-on pas tout ou partie de sa force d'une personne que l'on aime, respecte, admire, qui vous aime au moins tout autant et vous soutient contre vents et marées ? Je ne sais pas, je ne sais plus. La solitude et l'auto-satisfaction m'ont isolée de la moindre projection d'une vie amoureuse, du plus petit désir de sentiment amoureux. Et comme je le disais un peu plus haut dans ces lignes, peut-être aurais-je déjà rater certains trains ? 
La solitude remplit sa part du contrat, et m'oblige à m'auto-centrer pour me découvrir et me connaitre, tenter d'aller vers mes horizons, sans concession, cette vulgarité qu'est le compromis amoureux. Pourtant je sais qu'elle me ment, qu'elle me mène en bateau, qu'elle dessine des mirages pour me faire oublier les plaisirs de l'Amour et me garder près d'elle, nourrissant les peurs les plus enfouies, me gardant à l'écart de toute inconnue de l'équation. Alors imaginez les conséquences quand elle peut s'appuyer sur une nouvelle blessure. Elle n'a plus qu'à m'envelopper de sa lourde cape et m'assener une fois encore son précepte au gout de définitif : "tu vois bien qu'on est mieux seule".
J'essaie pour autant de la tromper, de la chasser, de l'enfermer à double tour dans une toute petite boite cachée derrière mes bouquins. Je m'enfuis loin d'elle pour partager tout ce qu'il est possible de vivre avec mes amis, et famille ; pour créer des moments de plaisirs avec mes enfants et que leur souvenirs d'enfance aient ce petit arrière-goût délicieux d'un passé sans ombrage. 

Je ne suis pas encore endormie dans ce lit sans partage. Il m'arrive même de penser que la bonne rencontre sera celle qui me fera basculer dans la compromission amoureuse sans effort, pour abandonner cette "Doctrine de Monroe" qui s'est emparée de ma vision de l'avenir.
Voilà, un bref extrait de ma tête version premier trimestre 2017 ... J'en aurais tellement à déverser, déballer, voir ressasser, mais les plus courtes sont les meilleures disait maman !

Je suis tellement bien, toute seule, devant cet écran ... Pas tout à fait seule d'ailleurs au regard des multiples messageries ouvertes. Encore un sujet qui lancé pourrait me tenir des heures : les relations humaines et le numérique !

BREF !!!



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