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Personne ne change jamais vraiment, et pourtant …

Les années passant, nous mûrissons, ou pas, forts d’expériences, d’enrichissements personnels. A l’inverse l’on peut tout à fait régresser, blessés par un événement, abîmés par les mauvaises surprises d’une vie pas tout à fait prévisible. Et puis il y a le surplace, l’immobilité, la stagnation totale psychologique, matérielle ou les deux. Nous vivons tous à un moment de nos vies ces trois états.

Avancer continuellement peut être quant à lui qu’un mirage, une « fuite en avant », qui ne permet que d’éviter les questionnements gênants, on peut avoir le sentiment d’être sans cesse en progression alors qu’en réalité on ne pose aucune pierre solide, toujours dans le « demain » sans profiter du « maintenant » et fuyant du regard « hier ». La régression est elle, nécessaire, pour accepter une douleur, et la laisser s’amenuir  jour après pour, sans que celle-ci ne puisse s’installer définitivement. Une phase d’immaturité caractérisée peut même s’avérer très agréable, dans un premier temps, quand elle rime avec hyper activité sociale, et plaisirs épicuriens. Mais à moins de s’appeler Benjamin Button, on ne peut  régresser perpétuellement, bien que certains d’entre nous ont une capacité polluante, pour eux comme pour les autres, à parcourir plusieurs centaines de kilomètres en arrière à chaque interrogation complexe. Même s’il s’agit d’un processus indispensable à la cicatrisation, un système de protection pour estomper les effets d’un épisode trop douloureux à affronter en face ; un recul trop important peut s’avérer long, complexe et épuisant à remonter. Avec des effets plus néfastes à la sortie qu’un simple réflexe d’autoprotection.
La stagnation elle a, toujours selon moi, un caractère plus pesant, parce que souvent installée, on ne sait pas toujours vraiment comment en sortir. Il est très possible de s’y complaire et de laisser les années passer sans une once d’évolution, dans sa tête comme dans sa vie. Certains trouveront cet état plus reposant et n’entrevoient  absolument pas les bienfaits d’une quelconque évolution. A vrai dire je trouve cela dommage. La vie est faite de mouvements qui peuvent, doivent même être canalisés par des périodes de calme, le temps de profiter d’instants plus sereins. La sérénité ne se trouverait-elle donc que dans l’immobilité psychique ? Je n’en suis pas du tout convaincue.

Pour ma part, Tout est une question d’équilibre et d’harmonie. Tout ne peut être parfaitement orchestré, mais la capacité à prendre conscience par soi-même d’un état qui ne peut perdurer, et à actionner les leviers pour faire évoluer les éléments vers la « période » suivante , curieux de découvrir ce que l’avenir nous réserve, peut être un début de formule magique pour jouir pleinement de sa propre vie.
Avancer pour évoluer, conquérir les nombreux territoires de l’inconnu ; régresser pour oublier que tout n’est pas toujours simple et reprendre à un niveau inférieur la reconstruction de son propre bien-être ; stagner pour profiter de ce que l’on a construit, des personnes que l’on a rencontré sur des chemins insoupçonnés de notre existence et retrouver le goût de l’ennui pour relancer la machine à rêves.

Depuis des mois, j’ai le sentiment d’être prisonnière d’un univers en 4 Dimensions entre ces différents états et bien d’autres encore. Sans cesse en mouvement, mais totalement bloquée. J’ai toujours pensé que l’immobilisme était le cousin germain d’une mort à petit feu. J’ai souvent concentré toute mon énergie à « avancer » plus vite et plus fort convaincue que c’était le moyen le plus fiable pour se réaliser et surtout se respecter. La régression s’impose quant à elle d’elle-même faisant face régulièrement à une facette de moi-même à laquelle je pensais avoir dit adieu il y a un presque 10 ans, et qui vient me secouer de ses émotions, de ses pensées me brouillant les idées, pour finir par me maintenir, pétrifiée, paralysée.

Pourtant, mon esprit éprouvé de ces oscillations incessantes,  a su, au bout de quelques mois me suggéré un début de solution, enfin m’a surtout pousser à avancer, et cette fois-ci pour de vrai. Pas seulement en achetant une table de salle à manger ou à travers l’organisation d’un voyage. Et pour autant, il s’agit aussi d’un voyage au cœur de soi-même, long et fastidieux. Les vraies étapes sont les plus éprouvantes à passer. La construction de son être,  même un imparfait, mais libre, un peu plus paisible, et apte à absorber chaque petit bonheur  de la vie, reste pour moi, le leitmotiv des matins qui se lèvent.

Se battre contre soi-même est assez fatiguant, mais repousser sans cesse à plus tard ce type de combat, quand il doit être mené pour exister, vraiment, est contre-productif, et ne m’amènerait sûrement qu’à de nombreux regrets. Alors voilà, le défi  m’est lancé, espérant que le dénouement de ces débats internes soit  aussi libérateur que celui escompté …


Trouver les réponses à ses questions, mais surtout arrêter de se poser les questions inutiles …


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