Armistice spirituel


Aujourd'hui, mon esprit a changé de ton, il s'est adoucit, il m'a envoyé des images pleines de douceur ... 
J'ai un imaginaire débordant, une machine à produire des images, des instants, des situations qui ne s'arrêtent quasiment jamais. Quasiment. Aujourd'hui je voudrais être capable de transcrire toute ces aventures de façon plus concrète, plus construite, articulées les unes entre elles, et d'en former une histoire ... Une belle histoire. J'ai l'étrange sensation de n'avoir donné qu'un ton triste à ces petits bouts de fables, et je crois qu'il est temps d'en faire autre chose. 

Je me rappelle nettement ne jamais m'être endormie depuis l'adolescence jusqu'à ma vie d'adulte (qui coïncide avec l'état de mère pour précision) avant de m'être inventée des scénarios méticuleusement brodés de détails où chaque décor, personnage, furent étudiés, de la température de l'air, en passant par la luminosité, les sons ambiants, tout était orchestré pour me transporter dans des états loin de ma réalité trop éloignée de mes souhaits les plus profonds. Ces parenthèses, avant de sombrer dans la torpeur, avaient pourtant toujours une note assez dramatique, comme s'il m'était impossible de dessiner la vie autrement que sous un trait mélancolique. Une même histoire se répétait nuit après nuit, changeant un personnage, une situation, un lieu, pour un dénouement toujours plus palpitant, vers une idée de la vie où les rêves pouvaient enfin prendre forme ; avant de changer de scénario, chamboulé par un changement au coeur de ma réalité. 

Ce sont ces espoirs enfouis dans mon esprit et mon coeur, jamais révélés, qui m'ont emmenés vers toutes les histoires de ma vie, ces mêmes pensées fantasmées qui m'ont permises de laisser la porte ouverte à toutes les rencontres gardant dans un coin de ma tête que c'était peut-être celle-là, celle que j'attendais depuis si longtemps. Il est bien évident que toutes ces idées secrètes tournaient inlassablement autour du sentiment amoureux, nourri par un environnement idyllique, pourquoi s'en priver, sans personne pour surveiller, commenter ou juger, moi et seulement moi en unique maîtresse de la partie, seule arbitre, seule architecte de mon ouvrage cérébral ... Car au fond, n'est ce pas ce qu'attend tout à chacun, à part ceux qui ont renoncé ? Et encore, les cyniques et résignés n'arborent que la façade pour mieux dissimuler leur peur de ne jamais ou plus jamais avoir la chance de vivre et ressentir ce qu'annonce une belle histoire pleine de sentiment sincères.

Le sentiment amoureux serait-il une fin en soit ? Je n'oserais le prétendre, et pourtant, il fait battre le coeur plus fort, vibrer l'esprit plus intensément, réveille tous les sens ... Pour ma part, je ne me sens jamais aussi vivante que quand j'aime, quand j'adore, quand j'admire un être qui de sa merveilleuse personnalité m'ouvrira les yeux sur un monde encore inexploré et plein de promesses. L'ennui perd toute son essence quand on partage les heures, minutes, secondes de celui ou celle à qui l'on appartient. Loin de moi l'idée patriarcale de l'Amour, je parle ici de l'appartenance du coeur, quand confié entre de bonnes mains, le reste de votre âme s'exprime davantage, plus joliment, avec juste l'envie de partager, jour après jour, tout en restant fidèle à ce que l'on est, jusqu'à l'être encore et toujours plus.

J'ai dans l'idée que j'ai peut-être en moi les ingrédients pour un début de recette, les prémices d'un plat  jamais ordonné, en tous cas pas à ma façon. J'ai, quoiqu'il en soit, une envie inexplicable de conter une histoire, une belle histoire, où je n'aurais qu'à m'inspirer de la vie qui m'entoure et de la liste interminable de sentiments et sensations que je connais déjà et dont je meurs d'envie de faire la description, de m'attacher à des personnages sur qui j'aurais le pouvoir de décider du moindre de leurs actes et de leurs destins, les laissant dans la surprise de leur devenir.

Chacun de nos actes créés une multitude de conséquences qui nous apparaissent ou non. Aujourd'hui, il y a cette nette sensation qu'il est tant de se lancer, et que les conséquences de chacun de mes actes est là, qu'il ne me reste qu'à en réaliser quelque chose, quelque chose qui à la minute M n'appartient encore qu'à un certain lobe de mon cerveau, mais qui descend assurément vers le bout de mes doigts, reste à savoir si je trouverais le temps, et la patience qui me manque encore pour concrétiser un projet de longue haleine, au risque de n'accoucher que d'un ersatz de comptine bien mal mise en scène sans odeur ni saveur ... Il n'y a réellement que ce qui ne font rien qui ne commettent pas d'erreur, et au fond peut-on prétendre que tutoyer ses rêves est une erreur. C'est juste un risque, ne reste plus qu'à sauter ...

Allez hop ! Sans les mains !



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