Joie par procuration

Nous sommes d'accord sur un point rassurez-moi, l'enfermement rend complètement dingue ?

Pas de bol pour mon cas, j'ai une prédisposition assez marquée au dérapage psychologique. Mon cerveau se faisant une joie de produire tout un tas de théories, scénarios, ou autres polémiques intérieures ... Toutes les éventualités se présentent telles des pique-assiettes sans vergogne, et s'invitent, s'installent, repartent, invitent d'autres histoires, réalistes ou fantasques. Me laisser seule enfermée entre mes propres murs revient à réclamer un scénario fantasmagorique à Steven Spielberg sous acide ... Vous ne me croyez pas  ? Vous n'imaginez même pas.

Alors je tente tout ce qui est possible et imaginable pour contenir cette surproduction d'anxiété, d'enthousiasme, d'inquiétude ou d'inventions en tous genres avec des méthodes le plus simples. Visionniage déraisonnable de films et séries, exercices à domicile pour exténuer ma tête encore trop vigoureuse, chorégraphies empreintes de la frustration d'une jeunesse où l'on pensait toutes devenir la reine du dancefloor à force de travail, lectures de philosophes, roman policier, discussions avec ceux qui comptent, rire, pleurer ... Et se rendre compte que sa vie ressemble à un soap de mauvais gout ?
Je n'ai pas honte. Peut-être le devrais-je ? peu importe, les jours se suivent et se ressemblent, d'un ordinaire à dépérir ...
Et si on se mettait à aimer notre forme ordinaire ? Si tout à coup le scénario le plus simple devenait appétissant, plus séduisant que le "rien" ...
Et si écrire tout ce qui me passe par le tête devenait plus amusant que tout le reste, parce qu'à l'instant même il n'y a pas de reste. Tout juste des heures, des minutes qui déambulent dans une lenteur à peine soutenable.

Quelque chose m'enivre à rester seule avec mes pensées, n'écouter que ces dernières, les laisser me guider, sans prêter une quelconque importance au dénouement. Y'a t il un dénouement différent à la fin d'une vie ? Qui est en mesure de défier tout un méandre d'idées sans début, ni fin, plus puissantes que tout discours, plus entraînantes que tous les paysages d'avenir ? Mes pensées m'entrainent dans des danses inexorables dont je ne me lasserai jamais.

Parce qu'en définitive, la solitude est notre plus fidèle compagne, quelque soit l'épisode, nous finissons toujours pas la retrouver à la croisée de tous les chemins, de toutes les possibilités, fidèle et dévouée, elle nous attend là, patiemment, fidèle, sans aucune surprise ... Effrayante ? L'est-elle davantage que tout le reste ? Rien n'est moins sure ...

Ici, seule avec moi-même, je me réconcilie avec mes chemins de pensées, je retrouve mes marques, mes instincts de survie pour ne pas me laisser décourager par toutes les entraves d'une vie qui ne cesse d'inventer mille pièges et turpitudes. Qu'importe, trop long a été le chemin, trop dure a été la délivrance pour laisser les difficultés nous décourager, et nous arracher le second souffle qui surgit aux moments les plus pénibles.

La peur, l'angoisse, le vide, et l'inquiétude ne peuvent avoir raison de notre instinct de survie et de notre soif de tout, en tous cas je ne peux m'y résoudre. Je ne peux avoir traversé tout cela pour baisser les bras aujourd'hui, surtout quand le bonheur de certains réside dans notre talent à redoubler de ressource pour tromper nos desseins et continuer de leur promettre tout ce qu'il y a de plus beau ... N'être qu'un propulseur vers leur futur rempli de beaux moments malgré les turpitudes certaines, et les inattendus voraces.
Je ne suis là que pour leur ouvrir le chemin vers tout un monde prometteur. Et si le monde n'est pas à la hauteur de leurs rêves, je leur insufflerai le courage de le modeler à leur façon. Tout n'est qu'une question de perception. La vie ne va pas comme tu veux ? Ferme les yeux et imagine un monde merveilleux ... A quoi ressemblerait-il ? N'aies pas peur d'imaginer, de rêver, d'avoir envie ... Regarde je suis tout à côté pour t'aider à poursuivre tes rêves.
Parce qu'aujourd'hui, je le sais, je ne vis que pour eux ... Mon tour est passé, et je n'ai pas su saisir les opportunités d'écrire une histoire qui me ressemble, alors tout ce temps remplie de rien, je regarde ceux qui me font respirer, et je n'ai qu'une seule et unique envie, que leur devenir soit bien plus heureux que mon instant présent. Malgré tout ce que je sais, tout ce que j'ai, tout ce que je vis, tout que je sens, tout ce que je suis, la vie peut-être tellement plus, j'entends un "more" plus fort, et je m'exige que le reste de leur existence ne soit rien de moins.

Chaque jour qui passe, ces deux êtres me donnent une raison de me lever le matin, d'endurer une existence loin de tout ce que j'en attendais, et les regardant vivre, exister, je retrouve le regain d'énergie nécessaire pour les porter et n'attendre q'une seule unique finalité ... Leurs sourires.
Je ne dévalise pas les rayons des supermarchés, mais je déballe les méandres de mes prises de têtes, à chacun son interprétation d'un épisode dantesque et terrifiant.

Bien à vous mes amis (ou pas).


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