Chute à l'arrière du peloton
Cette fois-ci, en plus de l’heure trop tardive pour commencer à écrire vient se cumuler le niveau de batterie de l’outils qui va m’obliger à écrire plus rapidement que d’habitude, peut-être sans relecture, surement avec de nombreuses fautes, et alors ?
Je me faisais la réflexion ce soir que l’introspection nous
mène sur un chemin long et parsemé d’interrogations de toutes sortes. Contrairement
à ce qui peut être espéré au début de ce genre de travail sur soi, vouloir ne
suffit pas. Vouloir est la clé pour armé le premier pas, mais ne suffira pas à
résoudre les mystères de sa propre vie. C’est comme si nous étions des oignons,
des choux, ou autres artichauts que l’on épluche … Au fur et à mesure des
interrogations et des réponses qui se révèlent, la découverte de certains
aspects de sa personne peut être troublante. Tant qu’il faut s’atteler à
prendre son temps, à laisser chaque partie de soi se révéler. Et si tout ce que
nous étions jusque-là n’était qu’une infime partie de ce que nous pouvons
encore être ? Et s’il fallait accepter de changer un peu vers une façon d’être
que l’on n’a pas encore soupçonné, pour vraiment se sentir vivant ? Et s’il
fallait savoir laisser chaque minute agir sur son esprit pour lui laisser toute
la capacité à exprimer ses envies, ses perceptions.
Je me découvre patiente. Et ce, malgré une hyper sensibilité
qui a toujours projeté les pensées violement contre les parois de mon crâne
sans que je ne puisse rien y faire, comme un joueur de squash sous acide. Le
joueur, est mon inconscient, qui mal entrainé, n’a jamais su manier la raquette
correctement pour faire de son jeu un vrai plaisir.
Croire qu’il suffit d’une étincelle, d’un déclic, d’une
révélation pour diriger son esprit exactement là où l’on croit pouvoir l’emmener
est, si ce n’est prétentieux, tout à fait illusoire. Par ailleurs, comprendre d’où
vient une douleur, n’aide qu’infiniment à la soulager. Une fois confortée dans
l’idée que l’on est pas fou, qu’il y a bien une raison à cette souffrance qui
se réveille sans prévenir à des moments les plus impromptus, ne nous livre pas
encore la méthode pour la dissiper. Une blessure qui s’est terrée des années
durant dans un coin de votre esprit demandera de multiples exercices pour être annihilée.
Si je vous explique que la douleur que vous avez dans la rotule existe
réellement, même si les radios et autres IRM n’ont rien révélé, et qu’elle est
dû à un évènement dont vous ne vous souvenez même plus. Que cette douleur
physique a une origine psychologique ? Vous allez me dire que je vire ésotérique.
Et bien non, même si je n’ai rien contre. Vous aviez à peine l’âge de tenir
debout, à l’époque on vous tenait la main pour vous aider à marcher. La
personne qui vous tenait fort au creux de sa propre main vous a soudain lâché,
attirée par une illusion qui n’aurait pas du la détourner de votre bien-être.
Vous avez alors chuté, et vous êtes même peut-être cassé le tibia … Rien de
dramatique, quelques semaines de plâtres, une glace à l’heure où c’est
interdit, un dessin-animé plus tard que d’habitude, et vous n’en avez gardé aucun
souvenir « traumatisant ». Pourtant, à l’âge adulte, une douleur dans
l’articulation du genou est née, et a grandi lentement mais surement pour vous
empêcher aujourd’hui de mener les activités physiques que vous aimez pourtant
tellement. Aucun médecin, orthopédiste n’a su trouvé la raison de cette douleur
fantôme qui vous habite et vous gâche la vie. Si par le plus grand des hasards,
vous décidiez de passer par une médecine alternative pour arrêter de fumer, et
que lors d’une séance ce lointain souvenir remontait à la surface, et qu’alors
le praticien en face de vous, vous expliquait que cette douleur au genou n’est
que la réminiscence de l’abandon, ce jour-là, de la personne en qui vous aviez
une confiance, inconsciente soit, mais aveugle, qui brisée, des décennies plus
tard, vous empêche d’avancer. Ce qui est dans la tête peut se propager dans le
corps si vous ne l’avez pas entendu assez tôt. Et bien, vous aurez beau savoir
tout cela, ça ne suffirait pas à faire disparaitre le mal. Vous auriez encore
bien du chemin à faire pour soigner la plaie mal cicatrisée qui s’est installée
insidieusement quelque part dans votre cerveau.
Il est comme ça l’inconscient, il s’impose sous de diverses
formes, alors il ne nous reste qu’à le dompter, pour qu’il nous guide en
silence sur des voies plus douces. Mais attention, il ne se laisse pas faire le
fourbe quand il a pris l’habitude de n’en faire qu’à sa tête et dans n’importe
quel ordre !
Voilà, j’avais juste envie d’écrire ça, parce que j’avais
besoin de me dire que, même si les peurs persistent, même si les bobos ne se
sont pas encore tus, j’ai fait bien trop de chemin pour baisser les bras
maintenant. Même si je suis confrontée à des comportements qui réveillent tout
ce qu’il y a de plus douloureux en moi, je cherche encore à trouver l’antidote
pour ne plus emmagasiner les souffrances de ceux qui ne font, n’ont jamais fait
et ne feront jamais rien pour rendre la vie plus belle, pour eux comme pour moi.
J’écris, j’écris, et je n’ai pas dit mon dernier mot.
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