Histoire de songes



Apprends-ton réellement quelque chose de ses erreurs ? 
Je veux dire suffisamment pour ne pas recommencer, réécrire chaque fois la même histoire.
Hier soir, vers 22h30, téléviseur éteint, je me suis surprise en train de rêvasser posée sur mon canapé, et une question s'est imposée pour venir stopper cette balade dans mes pensées : "mais à quel moment suis-je devenue une adulte, quand est-ce que j'ai construit tout ça, comment j'ai pu avancer ?"... Je me suis retrouvée dans la peau de cette "plus tout à fait ado - pas encore adulte"  de 19 ans, allongée sur son lit, en train de fixer le plafond, les yeux dans le vague, à me demander si je m'interrogeais toujours sur les mêmes questionnements ? Ai-je finalement réellement grandit ? Je n'en suis pas convaincue. J'ai l'impression de n'avoir que très peu changé. Je suis sûrement plus sereine, plus posée, j'ai réussi à répondre à certaines interrogations, à poser un pied devant l'autre bien plus loin que ce que j'imaginais à l'époque, mais je ne crois pas être très différente de cette jeune femme que je pensais avoir laissé derrière moi. 
Pathétique ? Peut-être. Pas vraiment. Je crois aimer ce cerveau en ébullition comme une lave en fusion, qui épuisé par ces idées qui se bousculent, finit par s'assoupir pour laisser place à une absence totale de raisonnement. Cette raison qui nous ramène sans cesse derrière nos propres barrières. Utile, certes, mais qui ne doit pas être omniprésente, que je n'ai pas envie de laisser diriger la totalité de mes actes et envies. 
J'aimerais pouvoir remonter dans le temps et m'entretenir avec celle que j'étais, lui demander ce qu'elle attend de la vie, même si je me souviens à peu près de mes rêves et désirs, je voudrais qu'elle me rappelle comment trouvait-elle l'énergie et le courage de se laisser guider par ses aspirations. 
Je ne crois pas que tous mes rêves soient brisés, bien au contraire, ils sont en train de se confondre avec des projets. Mais certains sont clairement relayés au rang "d'utopie inutile et infantile". Quel dommage, ce sont sûrement les plus légers, le plus doux. Je n'aurais peut-être pas du les prêter à n'importe qui, mais les garder secret, dans ma boite à désirs, et ne les sortir qu'en de rares occasions. Je suis si curieuse de connaître la suite des histoires, le dénouement, la forme que vont revêtir les pronostics de chacun, alors je me risque à livrer, délivrer certains pans de mon âme, au risque de m'en mordre les doigts un peu plus tard.
Pourtant les rencontres sont faites de prise de risques, non ? Il y a les erreurs de parcours, qui n'étaient pas inscrites inéluctablement dès le départ. Et puis, il y a les belles rencontres, qui débouchent sur d'heureuses relations, agréables, confiantes, durables. Celles qui vous font du bien, vous réchauffent, vous aident à respirer, rendent la vie plus vivable ... En amitié, comme en amour, je reste convaincue qu'il n'y a qu'en vivant les choses, en ouvrant la porte aux surprises, en laissant d'autres s'installer dans votre intérieur qu'on ne peut s'enrichir, construire, dessiner les traits de sa propre vie. C'est ainsi, que je profite des moments de solitude car ils sont souhaités et non imposés. Moments pendant lesquels j'en profite pour remettre mes idées à l'endroit après avoir ramené avec moi cette quantité astronomique d'affection, de rires, de confidences, de polémiques, pour m'en nourrir, rendre le ciment de ma vie plus solide, voir mon quotidien plus aimable.

J'imagine avoir changé depuis mes 19 ans ... un peu. Pourtant, je n'ai pas vu la vie passer, même si je crois savoir profiter de chaque instant, et être toujours aussi avide de nouveaux épisodes.

Bref, hier soir, j'ai flâné sur mon canapé.

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