Une allumette prend feu



Est-ce une vue de l'esprit, ou la vie est parsemée d'une multitude de choix à faire ?
Chacun d'entre eux nous entrainant sur une voie différente, se demandant inévitablement si ce dernier était le bon ... Il faut alors faire preuve d'une sacrée dose de confiance et de sérénité pour être totalement convaincu que telle ou telle décision, attitude, mot étaient les bons. Et une fois en train de déambuler sur la voie choisie, ne pas s'arrêter, ne pas se retourner en s'interrogeant sur les éventuelles conséquences d'un choix différent. 

Plus jeune, je m'interrogeais tout autant voir plus sur les inconnues que me réserverait l'avenir, oubliant de voir ce que le présent m'offrait. Et pourtant je faisais des choix, de bons, de mauvais, sans m'arrêter plus que cela sur l'impact de ce dernier, certaine qu'il fut le bon, une légère trouille de m'être trompée, et ai toujours assumer la suite de l'histoire. Aujourd'hui, mon temps de réaction est infiniment plus long, consciente que chacun des chemins empruntés aura un impact sur les deux extensions de mon être. Je tente pourtant de trouver une harmonie entre ce qui me fait du bien, ce qui pourrait améliorer mon quotidien, et ce qui enjolivera la vie des êtres que j'aime. Pas facile ...

Ce qui est réel et bien là, depuis quelques années, ce n'est pas vraiment pour moi que j'ai peur, que je ralentis la cadence, que j'essaye de construire une existence solide et durable, et chaque embuche en est plus douloureuse. Je fais alors appel à mes propres souvenirs d'enfance pour tenter de perfectionner le modèle avec lequel j'ai grandi, apporter le bonheur qui aurait pu manquer, et fabriquer les détails auxquels s'accrocher quand tout parait difficile. Absolument convaincue de faire tout ce qui est possible pour être à la hauteur, voir la déception, la colère ou la tristesse dans le regard de l'autre est d'autant plus violent et difficile à assumer. Plus je me débats à vouloir être meilleure, faire davantage, corriger le tir de chacune de mes erreurs, plus je m'enlise et je perds le fil conducteur de ce que je voudrais vraiment. 

L'ultime but de ma vie est la conquête de toujours plus de sérénité, Graal qui me parait chaque fois plus lointain. Et ne vouloir blesser personne reste un dessein vain. J'ai beau m'y atteler plus qu'à n'importe quelle tache, il parait inévitable de faire des dommages collatéraux ou d'aller à l'encontre de ce qu'une personne attendait de vous. Il est impossible de contenter tout le monde, il faut savoir l'accepter, et assumer de faire des choix parfois uniquement dans son propre intérêt. Le plus délicat étant de ne pas abîmer les autres à l'issu de la direction empruntée.

Un choix exige un sacrifice, sacrifice d'un souhait, sacrifice d'une relation, sacrifice d'un idéal, pour en choisir, un, une autre. Si on le fait c'est bien qu'il existe quelque chose en nous qui nous y entraîne. Faut-il analyser ad vitam aeternam ? Peser indéfiniment le pour et le contre ? Ou se laisser guider par une part d'inconscient qui s'attache aux évidences ? Et puis est-ce si grave que cela de se tromper ? Parfois oui, certainement, d'autre fois moins ... N'apprend-on pas davantage de ses erreurs ?

Il faut savoir s'écouter, ne pas vouloir changer sa nature, cette même qui guide chacun de nos pas. Mais alors, comment rester cohérent en ne reniant pas ce naturel que l'on n'aime pas toujours regarder en face les yeux dans les larmes du regret ? Rester droit dans ses bottes, ne pas renoncer, sans être plus obstiné que réaliste. L'influence des personnes de confiance peut avoir un certain poids aussi dans la perception de son être, pour s'appuyer sur certaines paroles réconfortantes, celles qui nous aident à gravir les marches, un peu allégé du poids de nos incertitudes. Mais avouons-le, l'inconscient reste le plus fort, il est ancré, indélogeable, insidieux, et quand il est blessé, il devient toxique. Alors quand certains appuient sur les boutons douloureux de nos confidences, ils ravivent les raisons de tout nos doutes sur ce que nous sommes ou ce que nous faisons, ou ne faisons pas. Cependant, je suis assez douée pour faire ce travail toute seule comme une grande.

Regarder devant, c'est accepter que rien ne sera simple, mais qu'il y a une part de joie dans tous les horizons, ne pas se focaliser sur ce qui est difficile, et se délester d'une culpabilité trop grande et asphyxiante. Pourtant quand j'ai le sentiment d'avoir déçu ceux que j'aime, la part d'ombre est bien plus puissante que mes idéaux de plénitude et de bonheur. 

Se battre contre soi-même serait-il le combat de toute ma vie ? Et comment assumer ses propres traits de personnalité quand on a le sentiment que son pire ennemi est en nous ? Comment trouver les ingrédients pour apporter de belles choses dans la vie des autres quand une belle partie du temps on a juste le sentiment de ne pas être à la hauteur. 

A ce stade, je n'ai rien de plus à offrir que ce que je suis, personne ne peut attendre autre chose de moi que cette nature pleine de questionnement, qui oscille entre certitudes et doutes, joie et mélancolie, douceur et colère, fantaisie et méfiance, écoute et obstination, envie et lassitude, détermination et peur, sourires et larmes ... Je crois que je ne serai jamais un "juste milieu", ils ont oublié le ressort du curseur au montage.

Je garde juste l'espoir que j'arriverai à guider mes petits êtres sur des voies plus ..., enfin moins ..., je n'en sais strictement rien en fait, je vais juste continuer d'essayer de le faire du mieux que je puisse, et pour le reste ...


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