Equipe gagante
Arrêtez tout, stop ! Rien n’y fait, s’interroger sur la vie, sur l’esprit, sur le présent, l’avenir, le passé, tout reste immobile, rien ne change.
Tout ce temps perdu à démonter le château de carte, et tenter de comprendre comment poser les cartes en équilibre, y consacrer ses pensées, sa concentration, croire discerner un ersatz de compréhension, peut-être même d’acceptation. Se targuer de pouvoir changer l’ordre des choses, croire en une partie de soi que l’on ne soupçonnait pas d’exister … pour rien.
Tout est là, au même endroit, un peu moins brulant, un peu moins étouffant, et pourtant le même cynisme, la même méfiance, la même vision négative, le même reflet sans intérêt dans le miroir … Je ne sais toujours pas comment se vit la vie. J’ai juste réussi à trouver ça terriblement banal.
Je me trouve d’une banalité écoeurante, tout ce questionnement sur le pourquoi, le comment, le quand … ça n’intéresse absolument personne. Au demeurant, je ne trouve pas ça très interessant de passer le plus clair de son temps focalisée sur son nombril, même quand c’est pour essayer de devenir meilleure. Qui se soucie de toute cette remise en question vouée à l’échec ? Il n’y aura pas remise de médaille à celui qui a tout essayé pour être quelqu’un de bien et qui a échoué.
Je ne suis jamais la témoin, jamais la marraine, je suis celle que l’on n’ose pas déranger, dont l’univers prend toute la place alors qu’il n’a pas plus d’intérêt qu’un dimanche midi devant une émission de variété bas-de-plafond.
Celle qui ne sait pas rendre l’amour qu’on lui offre, qui ne sait pas voir l’attention qu’on lui porte ; celle qui geint du fond de son canapé trop confortable pour être abandonné, celle qui ne regarde même plus autour d’elle quand le ciel est beau, qui se contente d’exister dans le regard de ses enfants, et qui se perd dès qu’ils s’en vont.
Et malheur à celui qui essaiera de percer la bulle ressoudée à l’acide nitrique, je souhaite bien du courage à qui, vêtu d’un gilet pare-balle et d’un masque à gaz, n’échappera pas à l’écho de mon amertume.
A qui en vouloir pour être si mal bâtie ? A part à soi-même … Pourquoi tant de fiel dans mes mots ce soir ? Parce que c’est un jour sans, ou plutôt un jour avec. Avec ces sentiments de nullité, d’inutilité qui s’invitent quand ça leur chantent ; une chanson, les règles à l’horizon, un souvenir qui remonte à la surface, ou rien, absolument rien, et les voilà, revenus vêtus de leur plus beau costume visqueux pour me coller à la peau, jusqu’au moment où, chassés par quelques instants joyeux, je les oublierai quelques heures, peut-être même quelques jours.
Qui remercier pour réussir à conserver les plus belles amitiés qui viendront peut-être à leur tour perdre un peu de temps sur ces quelques lignes aussi fades que leur autrice ?
Tout ce qu’il me reste c’est l’espoir que ces pensées s’évadent une fois rédigées, est-ce la rançon à payer, mettre à nue ses états d’âmes les plus humiliantes pour pouvoir s’en débarrasser ? Et toujours plus de questions inutiles et sans réponse.
J’aimerais pouvoir rendre à ceux que j’aime au centuple ce qu’ils m’apportent, au lieu de cela je survole les instants sans me poser et disparaitre aussi vite que je suis apparue. Je ne conçois pas le bonheur sans échange, sans partage. Et c’est bien pour cette raison qu’il y peu de chance que je puisse y accéder un jour, avec ce caractère immonde et ces paraboles émotionnelles !
Laissez-moi vous exposer les raisons d’un rire si intense quand il survient : quand on porte un « truc » désagréable presque perpétuellement dans le creux de son ventre, la joie et l’amusement, quand ils sont provoqués, sortent sous forme d’explosions sonores libérées par mes éclats de rires qui en laissent plus d’un perplexes, qui pourtant en disent beaucoup.
Rien à ajouter.
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