No surprises
Ecrire fait partie de toute une machinerie de la réparation. Quand je suis confrontée à des pans de moi qui ne veulent pas évoluer, tout du moins dont je n'arrive pas à me séparer, je pourrais tout laisser tomber. A quoi bon user de l'énergie à vouloir s'améliorer et faire de sa vie quelque-chose de joli pour se retrouver nez à nez avec toujours les mêmes problèmes, toujours les mêmes adversités, toujours les mêmes déceptions.
Toujours quelqu'un ou quelque chose pour me rappeler que je ne suis pas faite du même bois, que rien, jamais, n'ira comme il le faudrait, que je casse tout comme quand j'avais 5 ans.
Je mens, et je me mens ... Quand j'essaye de me convaincre que je peux avoir une existence équilibrée, sereine, quand je prêche pour ma paroisse, arguant que je sais ce que je fais et que mes décisions sont réfléchies. Réfléchies de quoi ? Mon cerveau est si alambiqué que ça ne devient même plus interessant de se pencher sur ses fonctionnements.
Comme une vieille mob' qui vous lâche toujours au mauvais moment. C'est sympa une vieille mob', c'est bobo, ça claque, mais ce n'est pas fiable, ça peut vous lâcher à tous moments, et vous finirez par la laisser pourrir au fond du garage car les pièces n'existent plus, ou que vous êtes fatigués d'y laisser sueurs et économies pour toujours le même résultat.
Il y a des secrets qui sont tellement pesants à porter ... Le mien c'est d'être moi, et à force de déployer maintes stratèges pour le cacher, ça finit par déborder, et je ne sais plus vraiment qui je suis et ce que je veux. C'est à cet instant précis que le moindre échec, le moindre reproche, la moindre difficulté viennent dévaster le peu d'assurance que j'avais empilé dans un petit coin rien qu'à moi, et qu'il faut que je réunisse à nouveau.
Je voudrais tant ne jamais blesser personne, être de ceux à la fois lunaires et solaires, un peu perchés mais avec une aura douce qui inspire confiance et joie. Mais je ne suis pas de cette caste là, à ce titre quand on n'est pas franc avec moi c'est par crainte de se prendre un tsunami de colère, et quand on l'est, il n'y a plus de filtre, et je me prends une balle de fusil d'assaut entre les deux yeux.
Un ex me répètait dès qu'il le pouvait, à moi qui ai toujours placé l'amitié au rang de religion : "mais tu sais Laura, ouvre les yeux, on est toujours seul quoique l'on fasse". Ces mots qui avaient pour but de dévaloriser tout ce qui était important pour moi, me terrifiaient, et j'ai longtemps agit pour me prouver qu'il avait tort, et pour tenter de me rassurer sur ce dessein qui ne pouvait être réel.
Le cours des choses reprendront le rythme des habitudes, pour m'éloigner un peu chaque jour de ce qui m'a touché, en plein coeur, en plein égo ... Je me demanderai alors comment j'arrive à descendre aussi bas, pourquoi les choses font parfois si mal alors que pour le commun des mortels ce ne sont que des détails. Et je me convaincrai à nouveau que je suis capable de prendre les bonnes décisions, d'avoir les bonnes attitudes, et que rien ne sert de se dévaloriser autant.
Bref, je mentirai et je me mentirai à nouveau, jusqu'à la prochaine fois.
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