Le début du commencement de la fin, ou pas



J’écris, à longueur de journée, la nuit, dans ma tête, chaque jour. Parfois je déroule des chemins de pensées, d’autres j’invente des histoires, en attendant impatiemment le moment où l’envie de coucher sur la page blanche ces mots sera plus forte que mon être pétrifié qui garde tout ça à l’intérieur. Encore dissimulés, les mots s’emboitent harmonieusement, les phrases glissent et les idées sont claires. Exposés à la lumière tout le discours devient lourd, indigeste et reste bloqué, là, au milieu de la poitrine. Dommage.


J’ai pensé que quelques jours loin des suscitations extérieures, j’allais pouvoir rassembler mes pensées. Au lieu de cela, mon esprit se donne à cœur joie d’obscurcir mes journées et endiabler mes nuits de rêves infernaux. Et pourtant, il est grand temps de le faire. Mais pourquoi s’imposer à nouveau les règles d’un confinement qu’il y a encore peu encore l’on nous imposait ? Parce que c’est bien quand tout s’arrête que l’on peut prendre le temps de penser. Toutes les pensées ne sont pas douces, mais même les pires d’entre elles, peuvent être affrontées et relayées au rang de vagues songes pour être capable d’entendre toutes les autres.


Je vis avec des démons, qui se jouent de ma crédulité à croire que j’ai toujours surmonté les épreuves que j’ai rencontrées, subies. Des parts d’ombres enracinées puissamment dans mes mécanismes de réflexion. Ces Belzébuth et autres Sauron qui s’attèlent, dès qu’ils en ont l’occasion, à me textoter en 5G+ les pires images de moi-même. Ainsi ça n’est qu’en les regardant droit dans les yeux que je peux contester leur hégémonie ! Aussi pénible que cela puisse être, en retraçant le film de chaque épisode douloureux, en affrontant les émotions qu’ils ont fait naître et pourrir pendant ces années où chacun se construit, j’apprends à me pardonner. Je me pardonne toutes ces douleurs que je ne suis pas allée chercher, que je n’ai pas réclamée, que je n’ai pas méritée. Pour peut-être, arrêter de me laisser emporter à nouveau dans des tourbillons destructeurs, hypnotisée par les échos du passé.


Un pas à la fois, je nourris l’espoir que ces phases de questionnement intense serviront à améliorer tous mes fonctionnements, car malgré les déboires, les années passent en apportant certaines réponses et son lot de pierres à l’édifice. J’ai bien conscience que la route reste longue pour se réconcilier avec tout le merdier qui se bouscule là-dedans. Etape 1, je sais déjà fermement ce que je ne veux pas et plus, et je continue à creuser en ce sens. Etape 2, Arriver à lâcher prise et avoir confiance en l’univers : wow, la blague ! Quand on voit le foutoir innommable qui règne un peu partout dans le monde, difficile de garder la foi.


Etape 3 … Arrêter les étapes, se savoir arrivée.





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