La véritable histoire
Est-ce quelqu’un peut m’expliquer ? Il y a des personnes, des lieux, des lumières, des odeurs, des ambiances qui nous vont comme un gant, des instants où nous sommes vraiment là, au bon endroit, au bon moment. Et malgré ces évidences, nous retournons dans l’autre vie. Certains diront « pas le choix », d’autres « c’est cela être adulte ».
Je trouve cela particulièrement injuste… De faire des choix qui n’en sont pas vraiment. J’ai l’impression de ne faire que des choix lâches, ou confortables. Les difficultés me terrifient. Affronter le monde et ses aléas, me parait insurmontable. Pourtant cette vie, au quotidien, ne me va pas vraiment. Et plus je me réfugie dans mon antre, plus j’ai le sentiment de m’éloigner des autres et de moi-même.
Rien ne va comme il faudrait, et en même temps rien ne va pas non plus. Et alors quoi ? J’en suis où dans tout ça ? Nulle part comme tout le monde ? Je ne peux me résoudre au métro-boulot-dodo ; rythme qui malgré l’ennui qu’il dégage se trouve être éreintant sans plaisir. Alors j’essaye de ne rater aucune occasion de partager du temps avec ceux que j’aime, ceux avec qui la vie est douce et facile … Mais ça n’équilibre pas toujours tout.
Le manège incessant d’un cadre de vie remplit de contraintes et d’obligations m’étouffent ! Me renvoie une image de médiocrité que je vomis. Surement trop exigeante, j’en attendais tellement plus de mon imagination et de mes envies. Je me suis rangée dans une petite case qui ne me va pas, alors je l’agrémente de tumultes à paillettes par ici, d’émotions larmoyantes par là, et autres décorations de pacotilles pour rendre le tout un peu moins terne.
Mes ami.e.s sont ma plus belle histoire d’amour. Tout n’est pas toujours parfait, pour autant c’est encore la seule vraie histoire en laquelle j’ai toujours cru, et qui ne m’a jamais déçu. C’est l’univers qui m’aide à me relever de tout. Ce n’est pas être fort de surmonter les épreuves, c’est avoir une chance incommensurable d’avoir de tels êtres autour de soi, pour continuer à y croire. On ne choisi pas sa famille, et on ne tire pas tous les bonnes cartes, mais les ami.e.s, les vrais, ça n’a pas de prix.
Quand je traverse de mauvaises passes, les quelques heures, quelques jours où je suis avec les bonnes personnes, j’oublie, les jours et les soirées ont une autre saveur. Il n’y a que les nuits et leur vils scénarios qui viennent un peu noircir ces instants, mais après un café, une tartine, quelques mots fléchés et trois conneries balancées par-dessus l’épaule tout redevient plus tendre.
J’essaye tant bien que mal de cacher ce mal-être qui m’habite en ce moment, parce que je sais qu’il n’est que de passage, et que je voudrais, autant que possible, épargner les oreilles usées qui m’écoutent depuis si longtemps. Je préfère écouter les vies des autres que je trouve tellement plus riches, tellement plus précieuses que mes balivernes existentielles et autres désillusions répétitives.
Et c’est encore tout moi de me dire que l’échec me revient quand quelque chose ne se passe pas comme je l’entends, quand la réalité est bien plus nuancée, je m’obstine à tirer la couverture de la culpabilité.
Je me balade à travers les jours, les semaines avec ce sentiment d’avoir perdu quelque chose que je n’ai jamais vraiment eu. Et c’est si étrange à ressentir qu’aucune solution ne semble possible. Le temps peut-être ? Même pas sure. Verbaliser ? Totalement inutile … Ecrire à la limite, en espérant que les mots attristés finiront par s’épuiser pour laisser plus d’espace à la paix des pensées et sentiments. Parfois ça peut fonctionner.
Je voudrais juste que l’on me révèle le secret de l’amour que l’on est censé se porter à soi-même, et peut-être alors croire qu’aimer quelqu’un n’est plus un danger, une douleur.
Quand j’aime mes ami.e.s, je n’ai pas peur, je n’ai pas mal et je m’aime un peu plus. Je veux vivre avec eux pour toujours, ils sont ma famille, mes bouts de vie au paradis. Ce n’est pas pour rien que mes enfants appellent mes copines des « tatas ». Avec elles je sais où je suis et où je vais, eux aussi.
Mes seuls bonheurs sont de voir sourire les gens que j’aime, pourvu que ça dure éternellement.
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